|
ARTS Et METIERS | ||
L'Art de la Céramique | Personnages et Artistes |
Les frères Andreoli avaient déjà une bonne expérience dans le domaine de la céramique vu que l’on a connaissance d’une entreprise leur appartenant et dans laquelle travaillait aussi l’eugubien Maître Giacomo di Paoluccio avec qui ils collaborèrent les premières années de leur séjour à Gubbio.
Après la première décennie du 16ème siècle , Maître Giorgio guida l’expansion
de son atelier familial en développant par la suite la très particulière et
précieuse technique
du “lustre”
qui consistait à donner – lors de la troisième
cuisson et, avec une technique très sophistiquée, - des effets particuliers et
des reflets métalliques, surtout avec l’or, le rubis (rouge) et la cantharide (vert
).
Musée métropolitain des Arts, New York
Ecusson Vitelli –Della Staffa
Depuis le XIII ème siècle, les céramiques avec « lustre » étaient parvenues en
Italie par l’intermédiaire de Majorque ( d’où le nom de maïolique
) et avaient été produites par les potiers « Maures » ( Espagnols de sang arabe
)
Plat hispano-mauresque ( 14ème siècle)
Paris, musée du Louvre
C’est en effet aux Arabes que l’on attribue la découverte des « lustres »
dans la céramique, mais c’est Maître Giorgio qui la développe ultérieurement et
qui en fait des objets précieux et très demandés par les classes riches et
nobles.
Ecusson nobiliaire ( inconnu )
Atelier de Mastro Giorgio 1525-30
Musée métroplitain,New York
Plus tard, pour rehausser le niveau de ses maïoliques, Mastro Giorgio
fait aussi venir dans son atelier des peintres de renom d’autres villes et il «
lustre » souvent des céramiques qui lui sont envoyées d’autres centres de
production .
La période de la plus grande production et de la meilleure qualité se situe
entre 1515 et 1535 comme on peut le voir sur le dessous des plats / assiettes
que l’on trouve dans les plus importantes collections publiques et privées du
monde entier .
Après cette période, Mastro Giorgio confie à ses deux fils ,Vincent ( Maître
Cencio ) et Ubaldo, la succession de l’atelier, mais on assiste à une chute
qualitative dans la production.
Les Andreoli sont désormais riches, célèbres et haut placés dans l’échelle
sociale : on peut comprendre qu’ils n’aient plus la ténacité du début de leur
activité .
St Ubaldo,
Musée de la Maïolique à « lustre »
Gubbio
Il nous plaît de rappeler ici un poème que Gabriele d’Annunzio (
1863-1938 ) a écrit pour Gubbio et dans lequel il fait référence aux maïoliques
de
Mastro
Giorgio:
|
|
Aux 17ème et 18ème siècles, en raison de la demande croissante de porcelaine de
la part des classes dominantes, la maïolique revêt des aspects plus humbles et
populaires du fait que celui qui l’achète…… n’a pas de grands moyens .
En ces temps – là, à Gubbio, comme dans la plupart des centres de production
céramique, on fabrique des objets à usage quotidien, avec des décorations
exécutées par des potiers qui ne sont plus les artistes de la Renaissance.
Mais c’est vers 1850 que l’on assiste à un renouveau d’intérêt pour les céramiques, grâce au redémarrage dû au phénomène « d’historisme », qui cherchait à remettre en valeur les grands maîtres et les arts des périodes classiques .
En conséquence, vu qu’à Gubbio les maïoliques de Mastro Giorgio étaient fort recherchées, ( surtout par les touristes anglais, français et allemands ) , grâce aux études et aux tentatives opiniâtres de Angelico Fabbri et Luigi Carocci de faire revivre les « lustres » de Mastro Giorgio, on revient à une production de grande qualité dans le domaine de la céramique.
Giovanni Spinaci, 1882
Gubbio,
Musée
Communal
Après les deux céramistes cités ci-dessus, voici
les noms des plus grands artisans de maïoliques eugubines du XIXème siècle :
Giovanni e Rodolfo Spinaci, Raffaele Antonioli, Pio Pieri, Antonio
Passalboni, Giuseppe Magni.
Au 20ème
siècle de nouvelles impulsions artistiques poussent vers le haut la céramique
eugubine et l’on évoque les sociétés Vascellari Eugubini ( dirigée par
Ilario Ciaurro ) et la Fabbica Maioliche Mastro Giorgio di Polidoro Benvenuti
( dans laquelle on expérimente la technique de la céramique noire « le
bucchero *
» que l’on produit
encore de nos jours ).
* bucchero: terre
odorante, argileuse et noire dont étaient faits les vases étrusques.
Extrait du catalogue
photographique de la Société
« Maïoliques de Mastro Giorgio
» ( fin années ’20 )
A’ cette époque commencent les premières expériences d’un autre grand maître,
Aldo
Ajo’
dont le style très original a été très apprécié et dont les œuvres sont entrées
à la fois dans des collections privées et publiques comme celles du Musée
International des Céramiques de Faenza et du Musée Artistique Industriel
de Naples.
Couverture
du catalogue de l’exposition organisée par la Banque Populaire de Faenza
intitulée : « Aldo Ajo’: maiolique des anneés Trente à
Soixante ».
Actuellement il y a environ vingt agences céramiques eugubines et la plupart
d’entre elles sont de type artisanal.
Elles proposent des typologies et des styles variés et changeants à un marché
italien et étranger qui est toujours sensible à ce que l’- ON - a défini comme «
art mineur » mais qui a toujours recélé quelque chose du patrimoine culturel et
matériel de la civilisation qui l’a formulé.
Phases du façonnement
au tour
Décoration
avant la deuxième cuisson
Céramiques
Rampini, production 2000
Personnages
et Artistes