La
famille et la jeunesse | Les
études |
Le
sacerdoce et la réforme du clergé
Un
incendie détruisit Gubbio |
Le
refus d’être évêque de Pérouse
| Ubaldo,
évêque de Gubbio
L’évêque
maltraité par un maçon
|
La guerre civile |
Gubbio
contre onze villes ennemies
L’évêque
et l’Empereur
Frédéric Barberousse
| Les
dernières années de sa vie
|
La
mort et les funérailles
|
La
canonisation et le translation du Corps
| Le
doigt à Thann |
Bibliographie |
La
famille et la jeunesse
On ne connaît pas avec certitude l’année de naissance de St. Ubaldo.
Vraisemblablement, il vint au monde vers 1085. C’était l’unique garçon de
Rovaldo Baldassini, mais il avait une sœur aînée qui s’appelait Sperandia.
Sa mère, qui se prénommait peut-être Julienne, avait une forme grave de
handicap, probablement moteur.
La famille Baldassini, peut-être d’origine
allemande, avait été anoblie depuis peu, mais elle faisait déjà partie des familles les plus
en vue de la Ville et était désormais considérée comme Eugubine à tous égards.
Les Baldassini, qui possédaient un fief à Carpiano, sur les
collines au sud de la ville de Gubbio, étaient issus d’un certain Baldassino, né
en 1002, et qui était l’arrière-grand-père de notre saint. Le grand-père de St
Ubaldo, Pace Baldassini, et sa garnd-mère, Pudenzia Armanni, eurent deux enfants: Rovaldo et Ubaldo, respectivement père et oncle de St Ubaldo.
A’ sa naisance, St Ubaldo fut baptisé dans l'église St Jean ,
située à proximité de l’église actuelle.
Pour St Ubaldo la vie fut difficile et dure depuis le début. En
effet il devint orphelin de père alors qu’ il n’était encore qu’un enfant et sa
mère mourut aussi très jeune. Ce fut son oncle qui prit soin de lui.
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Les
Etudes
C’est au presbytère de St Second qu’il reçut les premiers
enseignements scolaires. Il y vécut une période plutôt heureuse et c’est
pourquoi il resta toute sa vie attaché à cette église qu’il dota d’un
patrimoine, une fois devenu évêque .
Nous ignorons combien de temps il poursuivit ses études à
St Second. Nous
savons avec certitude qu’il passa un bref laps de temps à Fano, et ensuite au
presbytère de St Mariano à Gubbio. Cependant Ubaldo ne se sentit pas à son aise
dans ce presbytère et il songea à se retirer dans un ermitage. Par la suite, il
obtint le droit de retourner à St Second. La raison d’une telle décision tenait
au fait que les chanoines de St Mariano scandalisèrent le jeune Ubaldo par leur
comportement immoral. En effet, la vie communautaire n’était qu’une exception.
La seule règle était la présence de femmes à l’intérieur du presbytère et chacun
avait sa concubine !
Et c’est ainsi qu’en 1104, nous retrouvons Ubaldo à St Second,
quand mourut l’ancien évêque Rustico et que lui succéda Jean de Lodi, homme de
haut niveau moral et spirituel. Il avait grandi à l’école de St Pierre Damiani
dont il fut secrétaire, biographe et successeur en qualité de prieur dans le monastère
de Fonte Avellana.
Le nouvel évêque voulut Ubaldo à ses côtés et l’emmena de nouveau à
St Mariano.
Ils vécurent sous le même toit un an à peine, car St Jean de Lodi
mourut pendant l’automne 1005. Pourtant, cette courte période suffit à Ubaldo,
alors âgé de vingt ans, pour stimuler sa vocation et sa passion de réformer la
vie du clergé.
Un autre Jean (Giovanni), dont l’identité n’est pas mieux établie,
fut nommé nouvel
évêque, et la vie à St Mariano qui, pendant cette année-là, s’était nettement
améliorée, reprit son cours habituel.
Mais cette fois, Ubaldo ne revint pas à St Second et, bien qu’il
fût l’objet d’insistantes exhortations à se marier et à avoir des enfants, il
reprit son patrimoine que les membres de sa famille s’étaient approprié et
refusa, avec fermeté, de suivre leur conseil en donnant une ample explication :
« Que jamais il n’advienne, mon très cher ami, que je renonce à mes choix »
et il avait l’habitude de répéter : « aucun de ceux qui mettent la main à la
charrue et qui ensuite se retournent, nest fait pour le royaume de Dieu ».
Il rappelait également, qu’au sujet des enfants, le Seigneur nous dit dans
l’Evangile : « Qui aime son fils ou sa fille plus qu’il ne m’aime, n’est pas
digne de moi » .
Désormais la vocation sacerdotale était clairement ancrée en lui
et, tous les jours, il s’adressait à Dieu en chantant le psaume : « Je n’ai
demandé qu’une chose au Seigneur et c’est la seule que je chercherai : habiter
dans la maison de Dieu tous les jours de ma vie ».
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Le
Sacerdoce et la réforme du Clergé
Il parvint au sacerdoce à l’âge de
trente ans, selon la coutume de l’ époque.
Trois ans plus tard, en 1118, il devint prieur du Presbytère de St
Mariano, contre son gré, - à vrai dire - , mais il fut contraint d’acceper .
D’emblée, le "Prieur Ubaldino", comme on l’appelait gentiment,
s’engagea dans un vaste travail de réforme de la vie canoniale. Malheureusement,
au Presbytère, la vie en communauté était une exception, vu que les prêtres
préféraient vivre chez eux . Par conséquent, même les fonctions religieuses
étaient réduites au minimum indispensable.
Ubaldo avait entendu parler d’une certaine communauté de chanoines de Ste Marie
du Port, aux alentours de Ravenne, où Pietro degli Onesti (Pierre des Honnêtes)
avait écrit en 1116 une Règle qui était la base de vie de cette communauté et
qui avait été approuvée même par le Pape Pascal II.
Sans attendre, Ubaldo se mit en marche en direction de Ravenne . Il voulait
vérifier en personne le genre vie que menait une communauté de chanoines fondée
sur cette règle.
Il y arriva aux premiers mois de l’an 1119. Le Prieur Pietro degli Onesti lui
fut prodigue d’enseignements et de bons exemples. Mais il mourut le 29 mars 1119
et donc il ne resta plus à St Ubaldo qu’à copier le texte de la Règle et rentrer
à Gubbio.
Cette règle contenait l’obligation d’entourer le presbytère d’un mur, de fermer
la porte extérieure pendant la nuit, de garder le silence absolu aussi bien à
l’église qu’au réfectoire et dans le dortoir,
de ne pas sortir du presbytère à plus deux à la
fois et seulement avec la permission du prieur. En outre, de
très nombreux jeûnes étaient prévus, ainsi que la lecture quotidienne de la
Bible, la charité et l’hospitalité envers les pauvres et les nécessiteux. Les
chanoines se devaient d’être pauvres et donc de ne rien posséder. Voilà pourquoi Ubaldo prit la peine de démembrer tout le patrimoine dont il avait hérité de son
père, en laissa une petite
partie aux membres de sa famille, et partagea tout le reste entre les pauvres et
le presbytère: bel exemple "franciscain" mais quatre-vingts ans avant la
lettre.
A’ son retour de Ravenne, Ubaldo eut, évidemment, quelques difficultés
à faire accepter la Règle. Parmi tous les clercs présents à St Mariano, il ne
réussit à en impliquer que trois ; mais ce fut avec eux qu’il fit progresser la
réforme et que, lentement, le presbytère de St Mariano retrouva sa splendeur .
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Un
incendie détruisit Gubbio
En 1126 un violent
incendie détruisit Gubbio et ses maisons en bois . Le presbytère de St Mariano
fut aussi dévoré par le feu. St Ubaldo, désespéré, abandonna Gubbio et s’enfuit
vers le monastère
de Fonte Avellana,
à proximité . Mais quand le Prieur de cet ermitage, Pietro da Rimini, connut la
raison de sa fuite, il le réprimanda durement et l’exhorta à retourner parmi ses
frères qu’il avait abandonnés en de très grandes difficultés.
St Ubaldo comprit la leçon et s’en retourna rapidement dans les
ruines de sa ville où il se voua, corps et âme, à sa reconstruction et à celle
du presbytère.
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Le
refus d’être Evêque de Pérouse
En cette même année 1126, mourut Gennaro, l’évêque de Pérouse . Une commission
de Pérousains se présenta à Gubbio pour informer Ubaldo qu’il avait été choisi
pour être leur nouvel évêque .
Dès qu’il apprit la nouvelle, Ubaldo s’enfuit et se cacha dans un
ermitage des montagnes environnantes. Il savait cependant que le Pape pouvait le
forcer à accepter ; alors, secrètement, il revint en ville d’où, avec quatre de
ses confrères, il poursuivit à pied jusqu’à Rome et se présenta au Pape Honorius
II .
Il expliqua au Pape les raisons de son refus. Honorius accepta le
renoncement d’Ubaldo et les Pérousains furent contraints à choisir un autre
évêque: Rodolphe Armanni.
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Ubaldo,
Evêque de Gubbio
Ubaldo revint à Gubbio, content et heureux . Peu de temps après, dans la même
ville, mourut l’évêque Stéphane . Le clergé eugubin ne parvenant pas à s’accorder
sur l’élection du nouvel évêque, une délégation partit donc pour Rome, demander
au pape de s’occuper de cette élection.
Ubaldo lui-même conduisit la délégation et le pape Honorius II se
souvint évidemment de l’entretien qu’il avait eu avec lui quelques années
auparavant, au moment où il avait renoncé au siège épiscopal de Pérouse. Le pape
n’eut aucun doute sur la décision à prendre et désigna comme nouvel évêque
Ubaldo lui-même qui, cette fois encore, tenta de résister. Mais le pape fut
intraitable et voulut, en personne, l’ordonner évêque .
Quand Ubaldo revint de Rome avec son titre d’évêque, il ne changea
pas son mode de vie. Il continua d’ habiter au presbytère de St Mariano et à
mener sa vie de ‘’pauvre‘’. Etant peut-être végétarien, il se nourrissait peu et
ne mangeait souvent que du pain dur. Ses vêtements étaient très légers, même
quand il faisait froid, et il n’avait pour lit qu’un matelas contenant peu de
paille. Quand il faisait trop froid, il se couvrait avec ses vêtements. En
public, il évitait tout faste. En somme, pour les gens, il n’avait pas du tout
l’air d’un ‘’évêque’’! Encore moins pour les membres de sa famille! Ceux-ci,
évidemment, attendaient quelques avantages de l’évêque Ubaldo, mais ils
restèrent sur leur faim et finirent par lui lancer des insultes du genre: «
fils de handicapée », « personne inutile », « honte des évêques »,
et en arrivèrent à l’expression colorée: « puisses-tu crever, salaud »!
Aux gens de sa famille s’ajoutaient aussi de nombreux autres
Eugubins, mais la réponse d’Ubaldo était toujours la bonté, la patience et le
pardon . En effet, « il ne rendit jamais à personne le mal pour le mal ».
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L’Evêque
maltraité par un maçon
L’incident survenu en 1140 est très connu. La grande
reconstruction de Gubbio, commencée après l’incendie de 1126, était arrivée à
terme. On construisait les murs d’enceinte de la ville en direction de la
montagne. Ces murs se trouvaient un peu plus bas que les murs actuels qui furent
bâtis un siècle plus tard. On construisait donc, à l’intérieur de ces murs,
précisément en amont du vignoble de l’évêque, une installation sanitaire dont
les rejets se déversaient dans la vigne même. Ubaldo se rendit sur les lieux et,
très aimablement, il exhorta les maçons à ne pas achever un ouvrage aussi
outrageant pour lui et pour sa vigne. Mais hélas le chef de chantier eut une
mauvaise réaction et se mit à insulter l’évêque en le poussant en arrière
jusqu’à le faire tomber dans la chaux préparée pour la maçonnerie. Complètement
crotté, Ubaldo se releva et, patiemment, rentra au presbytère.
Une chose très grave s’était produite. On
avait, en effet, dépassé toutes les limites. L’indignation populaire grandit à
tel point que les Eugubins voulaient raser la maison du maçon et le condamner à
l’exil.
Mais l’évêque réapparut et, s’adressant au peuple, il le supplia
de ne pas venger l’injure, parce que Jésus lui-même avait subi des offenses et
même la mort sur la croix, sans se venger. Il termina son discours en disant:
« Vous ne pouvez pas le punir, lui, sans que vous m’offensiez ! » Puis il fit
appeler le maçon qui se jeta à ses pieds. Mais Ubaldo le souleva et lui dit:
« mon fils, que Dieu tout-puissant te pardonne ! » et il l’embrassa.
Quel magnifique exemple d’humilité et de pardon! Depuis ce jour-là,
les gens témoignèrent à l’évêque Ubaldo une tout autre estime.
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La guerr e civile
Nous sommes presque à la moitié du XIIème siècle, époque de graves contrastes
politiques et sociaux. Au plan politique, la lutte entre les « guelfes » (
partisans du pouvoir politique du pape ) et les « gibelins » ( partisans de
l’Empereur ) commença. Mais on vit surtout s’intensifier un « nouveau » combat
entre deux classes sociales: d’un côté la vieille classe féodale d’origine
impériale, détentrice du pouvoir, et de l’autre, la nouvelle classe émergente
que nous pourrions appeler « bourgeoisie ». Elle se composait d’artisans et de
marchands qui tâchaient d’augmenter la production et la commercialisation, avec
pour résultat, l’accroissement de la richesse de la ville. Cette classe essayait
évidemment d’obtenir aussi le contrôle politique de la ville, à tel point que,
vers 1140, se tint l’élection des premiers Consuls.
Les combats étaient toujours plus fréquents et sanglants. Un jour
les esprits s’enflammèrent tellement que la place près de St Giuliano (Julien)
était devenue un vrai champ de bataille où les nombreuses victimes tombaient de
part et d’autre.
L’évêque Ubaldo fut averti et se
précipita
sur
le lieu de l’accrochage. Mais, ne réussissant pas à mettre fin à la bagarre, il
se jeta dans la mêlée des épées des
combattants et soudainement, il se
laissa tomber à terre.
Alors tous les belligérants
reconnurent Ubaldo, l’Evêque, et craignirent qu’il ne fût mort.
Tout d’un coup, ils cessèrent tous le combat et commencèrent à se
désespérer. Pendant ce temps, une foule se rassemblait, et beaucoup d’éléments
des deux factions rivales criaient que l’évêque était mort par leur faute.
Mais Ubaldo n’était pas mort. Il avait usé de ce stratagème pour
convaincre ses Eugubins de cesser cette guerre civile.
Quand il s’aperçut que plus personne n’avait envie de résoudre les
problèmes par les armes, Ubaldo se releva calmement, en faisant signe de la main
que, grâce à Dieu, il n’avait subi aucun dommage.
Alors ils lui firent tous fête et Ubaldo, par des propos sévères,
les exhorta à conclure la paix ; il se fit promettre qu’ils n’utiliseraient plus
jamais les armes entre eux, et qu’ils devraient se contenter de leurs…..mains!
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Gubbio
contre onze villes ennemies
La guerre civile avait été
conjurée mais la querelle politique se poursuivit tout de même. La partie «
démocratique » ayant conquis le pouvoir, se mit à l’exercer, et c’est ainsi que
de nombreux responsables « aristocratiques » furent envoyés en exil . L’évêque
n’approuva pas cette mesure sans réussir à l’éviter.
Mais les exilés ne se résignèrent pas : ils complotèrent dans
l’ombre et, patiemment, ils cherchèrent des alliés contre la ville qui les avait
chassés.
Ils parvinrent, sans trop d’efforts, à créer une véritable alliance
militaire contre Gubbio. En effet, cette ville, de par sa position géographique,
son intense passion politique, sa prospérité et surtout sa politique
expansionniste, était indubitablement objet d’envies et d’avidité. Mais elle
était surtout source de crainte de la part des villes voisines qui voyaient en
cette occasion la possibilité d’humilier et de limiter la puissance eugubine.
Cette coalition contre Gubbio regroupait à coup sûr toutes les
grandes villes limitrophes : Pérouse, Città di Castello, Cagli, Sassoferrato,
Nocera, Foligno, Spoleto et Assise. A’ ces villes venaient s’ajouter aussi les
Comtes de Fossato, de Coccorano et de Val Marcola.
Nous étions au printemps 1151. Et ce fut la célèbre « guerre des
onze villes contre Gubbio ».
L’armée de la coalition, dirigée par Pérouse, planta ses tentes
dans la plaine, en face des murs de Gubbio, et jour après jour, se rapprocha de
la ville dont les remparts n’étaient probablement pas encore achevés.
La disproportion numérique entre l’armée des alliés et celle dont
pouvait disposer
Gubbio était abyssale: 14 contre 1 ! Certains parlent même de 40 contre 1 !
La peur, au sein de la ville, grandissait de jour en jour.
Face à cette situation tragique, les Eugubins se rapprochèrent de
leur évêque Ubaldo et, avec lui, cherchèrent une solution. Evidemment, on essaya
en premier lieu la voie diplomatique. On fit au moins trois tentatives, mais
aucune proposition de paix n’obtint l’avis favorable des Pérousains et de leurs
alliés qui mettaient déjà au point les critères de partage du butin de guerre.
Dans cette situation, même le vieil évêque dut accepter la logique
des armes. Mais auparavant, il convoqua les habitants dans l’église St Mariano
et leur dit: « mes frères, n’ayez pas peur de cette multitude d’ennemis: si
le Seigneur a l’intention de nous libérer, ils ne pourront nous faire aucun mal;
si le Seigneur a décidé de nous punir, il peut nous anéantir même sans eux ».
Et d’ajouter: « Dieu déteste le péché et non le pécheur; punissez-vous vous
mêmes pour les péchés que vous avez commis! Car moi, au nom du Seigneur, je vous
promets la victoire : à la condition que vos péchés aient été effacés par la
pénitence ». Giordano, contemporain et biographe de St Ubaldo raconte qu’en
entendant ces paroles, les Eugubins « se précipitèrent pour faire pénitence. Les
fautes furent mises à nu; on s’engagea à mener une vie plus rigoureuse » et il
ajoute: « pendant trois jours, la ville fut parcourue de processions dans
lesquelles les hymnes se mélaient aux prières. En tête marchait le pasteur ;
tout près de Lui, le clergé, puis venait la foule des hommes, et enfin les
femmes : tous marchaient pieds nus. A’ ceux qui le demandaient, on donnait
l’Eucharistie » .
Après la prière vint le victorieux combat, préparé avec soin et une
stratégie militaire ingénieuse: au crépuscule, un groupe compact de soldats
sélectionnés sortit de la ville côté nord, et se dirigea vers le mont Ingino. A’
la faveur de l’obscurité , ils remontèrent les pentes pour redescendre dans les
gorges du Bottaccione.
Puis ils firent l’ascension du Mont Calvo et ensuite redescendirent dans la
plaine, derrière l’armée de la coalition, pour l’attaquer par surprise. La
stratégie prévoyait aussi une attaque frontale. En effet, les portes de la ville
s’ouvrirent subitement, et l’armée eugubine fit irruption dans le camp ennemi
qui, au même moment, subissait une attaque par l’arrière.
La défaite des ennemis fut totale et rapide. C’est dans la fuite
qu’ils trouvèrent leur salut. Quand les Eugubins pénétrèrent dans le campement,
ils trouvèrent une énorme quantité de matériel et de vivres. Il fallut plusieurs
jours pour tout rapporter en ville.
La première des quatre guerres entre Gubbio et Pérouse était finie!
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L’Evêque
et l’Empereur
Frédéric Barberousse
Mais les grands dangers pour cette commune naissante n’étaient pas finis. En
effet, en 1154 , l’Empereur Frédéric Ier de Souabe, appelé «Barberousse»,
descendit en Italie à la demande des Communes lombardes, en lutte entre elles.
L’Empereur se retrouva dans une situation difficile à contrôler:
les Communes, à la différence des anciens Feudataires, n’acceptaient pas la
tutelle impériale. Barberousse ne pouvait évidemment pas tolérer une telle
situation et il dut répéter avec fermeté que le seul détenteur du pouvoir c’était
Lui. Il le fit clairement comprendre à tous les représentants des Communes
convoquées à la « Diète de Roncaglia ».
En tout cas Barberousse prit son temps; il n’aborda pas la
situation de front. Il se fit d’abord couronner Roi d’Italie à Pavie, puis il
descendit à Rome et fit reconnaître sa jeune couronne d’Empereur par le Pape
Adrien IV.
Au début de l’été 1155 il se remit en route vers le Nord, suivit la
Voie Flaminia et passa par Spolète. La ville n’accéda pas aux demandes de l’Empereur
qui l’assiégea, la conquit et la rasa complètement. Ensuite, poursuivant sa
route vers Ravenne, il arriva à proximité de Gubbio, installa le campement de
son armée et demanda à la commune le paiement d’une forte somme d’argent, sur
les conseils de certains vieux ennemis de cette dernière.
La somme demandée était énorme et impossible à réunir. La demande
d’obtenir un délai s’évanouit ; les jours passaient et la menace de subir le
même traitement que celui de Spolète grandissait dramatiquement.
A’ nouveau, les Eugubins désespérés se tournèrent vers leur Evêque
Ubaldo. Celui-ci était gravement malade mais il comprit que la situation était
critique et, spontanément, il décida de se présenter devant Barberousse. Alors
survint un coup de théâtre: à la vue du vieil évêque de Gubbio, l’empereur qui
voulait détruire la ville, se radoucit et abandonna toutes ses intentions
belliqueuses. Giordano raconte: «l’Empereur l’accueillit avec la plus grande
solennité» et il ajoute: « tête baissée, l’empereur lui demanda sa bénédiction
». Alors St Ubaldo lui dit: « Celui qui t’a fait don de la couronne du pouvoir
terrestre te concède la récompense du royaume céleste ».
Frédéric qui, depuis si longtemps, avait eu l’ardent désir de
rencontrer l’évêque, le fit asseoir à ses côtés, lui offrit une splendide tasse
d’argent et mit un terme aux hostilités . Encore une fois, Gubbio fut sauvée
grâce à son évêque!
La rencontre entre l’évêque Ubaldo et Barberousse resta tellement
ancrée dans tous les esprits, que huit ans plus tard, en 1163, trois ans après
la mort d’Ubaldo, les Eugubins offrirent à l’Empereur la « Vie de St Ubaldo »,
écrite par son successeur Théobald et dédiée justement à Frédéric qui octroya à
Gubbio le fameux « Diplôme », reconnaissant à la Commune eugubine, non seulement
l’exemption du paiement des taxes, mais encore le droit d’élire les Consuls. C’était
pratiquement ce que voulait la libre Commune!
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Les
dernières années de sa vie
Les dernières années
de cette vie terrestre furent un vrai calvaire pour Ubaldo. Il fut frappé par
une très grave maladie qui recouvrit tout son corps de pustules secrétant
continuellement un liquide séreux et nauséabond, ce qui imposait de changer son
linge plusieurs fois par jour. Le linge remplacé, à peine refroidi, devenait
raide comme du cuir séché.
Ubaldo n’avait plus que la peau sur les os, sa chair étant
complètement consumée.
C’est dans cet état qu’il parvint au printemps de l’an 1160 et, vu
que Pâques - qui tombait le 27 mars – approchait, les Eugubins pensèrent que ce
serait la dernière fête de Pâques qu’ils pourraient passer avec leur Evêque. Ils
formèrent une petite délégation pour se rendre chez Ubaldo et lui demander de
célébrer la Messe.
Ce fut Bambo, l’un des Consuls, qui entra dans la chambre et dit:
« le Christ a aimé ses enfants jusqu’à la fin… toi qui as vécu jusqu’à ce
jour, non pas pour toi, mais pour nous… célèbre aujourd’hui pour nous la Messe
solennelle ! ».
En entendant ces paroles, Ubaldo fut ému et, bien que les douleurs
qui l’accablaient fussent très fortes, il donna l’ordre de préparer le
nécessaire et de le conduire à la Cathédrale en le soutenant par les bras. Et
tandis que toutes les cloches de la ville sonnaient, une foule considérable
accourut à la Cathédrale. Ce fut une immense et dernière embrassade à son
peuple. Dans son dernier sermon, Ubaldo parla de la vie éternelle et du Paradis,
comme pour leur dire que c’était là-haut qu’il voudrait les revoir tous .
Giordano raconte qu’après la Messe, Ubaldo, presque moribond, fut
transporté dans un lit préparé dans l’église St Laurent. Cest là qu’il resta
jusqu’au 5 mai, où il demanda de pouvoir retourner à St Mariano.
Il passa les jours à prier Dieu et, le 15 mai, fête de la
Pentecôte, c’est-à-dire de la descente du Saint Esprit sur les Apôtres, il
demanda l’extrême onction.
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La
mort et les funérailles
A’ l’aube du lundi 16 mai 1160, son âme monta vers Dieu. A’ l’annonce de la
nouvelle, un grand désespoir et une peine inconsolable opprimèrent le cœur de
tous les habitants. Gubbio venait de perdre, non seulement son Saint Evêque,
mais encore le plus illustre de ses citadins: un Eugubin qui, avec son
enseignement et sa douceur, mais également, avec son énergie et son autorité,
avait grandi la ville de Gubbio.
Malgré les larmes, on procéda tout de suite à la préparation de la
dépouille qui fut revêtue d’habits pontificaux et emmenée à l’église.
A’ cette période de l’année, il faisait beau et la chaleur
favorisait l’arrivée des gens en ville. Une foule considérable venait aussi des
villes voisines. Le nombre des pèlerins augmentait chaque jour un peu plus.
Cependant, malgré la grande chaleur, il n’émanait aucune mauvaise
odeur du corps d’Ubaldo.
Giordano dit même que « sa chair était d’une exceptionnelle
blancheur et totalement exempte de la moindre plaie, hormis sa blessure à la
main droite ».
On
commença à constater de prodigieuses guérisons parmi les pèlerins, ce qui
suscita l’enthousiasme et accrut la vénération pour le saint Pasteur. Et la
foule augmentait toujours plus, au point que, le soir venu, on ne pouvait pas
fermer la porte de l’église. En effet, la foule était aussi énorme la nuit que
le jour. C’est ainsi que passèrent, dans les hymnes et les chants, les trois
premiers jours qui suivirent la mort du Saint. Mais, au quatrième jour, un
Jeudi, il fallut songer à procéder à la sépulture pour des raisons d’ordre
public, étant donné la grande affluence de fidèles .
Ce fut Raniero, évêque de Cagli et neveu de St Ubaldo, qui annonça
au peuple que l’enterrement allait avoir lieu. Les gens réagirent à cette
annonce par des pleurs de désespoir.
Hommes, femmes, jeunes, vieux et enfants, tout le monde pleurait .
Quand, parmi ces lamentations, on souleva le corps sacré du milieu de l’église,
comme s’il montait au ciel, tous se mirent à l’implorer. Les Eugubins, l’un
après l’autre dirent adieu au Saint Evêque, et tous, les mains levées vers le
ciel, s’écrièrent : « Ô, Saint Ubaldo, protège cette ville, défends ton
Eglise »! et puis « Ô, St Ubaldo, défends cette foule qui aujourd’hui
s’est réunie pour célébrer ta gloire. »
Le corps sacré fut déposé dans un sarcophage de marbre situé à côté
de la tombe des Saints Mariano et Giacomo (Jacques). Mais l’enterrement ne mit
pas fin au pèlerinage. En effet, l’église d’Ubaldo était toujours bondée de
fidèles qui venaient même de villes lointaines. Dans les rues de Gubbio on
chantait des hymnes en honneur de St Ubaldo.Toutes les nuits,
la
ville entière était éclairée par des pèlerins qui la parcouraient avec des
« cierges » allumés et couraient
vers
la tombe du Saint.
Giordano rappelle que: «toutes les haines étaient aussitôt mises de côté; les
querelles se transformaient en concorde; tous ceux qui étaient ennemis faisaient
la paix ».
Toute cette année-là fut une année jubiliaire pleine d’allégresse
et de joie. La générosité envers les pauvres augmenta à un tel point que, dans
le territoire de Gubbio, il ne resta plus aucun indigent. Les riches donnèrent
au presbytère de St Mariano de grandes quantités de denrées alimentaires pour
nourrir la foule considérable de pèlerins pauvres qui accouraient vers la tombe
du « Saint ».
Même Théobald, successeur et biographe de St Ubaldo, se souvient: « les bons
citoyens prirent l’habitude de se rendre chaque jour, avec des bougies allumées,
sur la tombe de St Ubaldo. Hommes et femmes venaient en procession en chantant
des hymnes. La ville de Gubbio retentissait de tous ces chants et brillait par
la splendeur des CIERGES allumés
».
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La
canonisation et le translation du corps
( NdT : translation = déplacement, transfert )
Les deux biographes, Giordano et Teobaldo, étaient des
contemporains et amis de notre Saint; ils écrivirent sa biographie pendant les
trois années qui suivirent sa mort. En effet, en 1163, Teobaldo donna et dédia
son œuvre à Frédéric Barberousse en personne. Ces auteurs nous racontent les
innombrables miracles qui s’étaient vérifiés, grâce à l’intercession du Saint
Evêque, les jours qui précédèrent son enterrement. Ils rappellent que durant ces
journées, Ubaldo rendit la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds ; il guérit les
estropiés et, même de son tombeau, il continua à faire des prodiges en chassant
les démons et en soignant toutes sortes de maladies.
La renommée des prodiges accomplis par St Ubaldo se répandait
partout et, de divers endroits, arrivaient des malheureux en quête de réconfort
et de santé.
Ces faits furent relatés dans la
« Bulle de canonisation » promulguée par le
Pape Célestin III, le 5 mars 1192, trente-deux ans après la mort de St
Ubaldo. Le souverain pontife y affirmait: « il fut pieux et juste durant sa
vie sur terre et, après sa mort, grâce aux miracles que Dieu a daigné opérer
pour les mérites d’Ubaldo, il fut considéré comme Saint par les peuples proches
et les lointains » .
Du reste, les Eugubins l’avaient proclamé dans leur
cœur « Saint et protecteur », dès que son âme s’était envolée vers le ciel. En
effet, ils l’enterrèrent près du tombeau des martyrs Mariano et Giacomo,
protecteurs de Gubbio. Mais la proclamation officielle n’arriva qu’avec la Bulle
de Célestin III, dans laquelle, entre autres conseils, le Pape exhortait les
Eugubins à : « célébrer sa fête dans la joie, tous les ans, le 16 mai, à
chercher à montrer que la dévotion au culte divin a vraiment augmenté et à faire
en sorte que les autres prennent exemple sur eux ».
Deux
ans plus tard, le 11 septembre 1194, le corps de St Ubaldo fut transféré
de la cathédrale vers une petite église bâtie sur le Mont Ingino, en léger
contrebas de la forteresse, à proximité de
l’église paroissiale de St Gervasio
( St Gervais ).
Nous ignorons pour quelles vraies raisons il fut conseillé aux
Eugubins d’effectuer ce « transfert », mais très certainement, les luttes entre
les deux partis Guelfe et Gibelin, furent responsables d’une telle décision. En
effet, après un va-et-vient de régimes politiques pendant ces années-là, il
semble que le pouvoir fût passé aux mains des Guelfes. Or, cette situation
nourrissait la crainte de subir une attaque de l’armée impériale ou de quelque
autre ville. Si nous ajoutons à cela, qu’à cette époque il était normal, lors
du pillage d’une ville, de dérober aussi les reliques des Saints, alors nous
pouvons comprendre pourquoi les Eugubins préférèrent installer le corps de St
Ubaldo en un lieu fortifié, juste en desssous de la Forteresse.
Dès lors, pour tous les Eugubins, le Mont Ingino fut le
« Mont de St Ubaldo » .
Pendant les huit siècles suivants qui nous séparent de cette date, le corps de
St Ubaldo ne fut ramené en ville que cinq fois.
- En août 1919, à l’occasion de la fin de la
première guerre mondiale, sous l’épiscopat de Carlo Taccetti, pour donner une
preuve de « gratitude à St Ubaldo qui avait accompagné ses enfants sur la cime
des Alpes ».
-
En septembre 1929, sous l’épiscopat de Pie Navarre (Pio Navarra), pour
fêter solennellement le huitième centenaire de la consécration de St Ubaldo
comme Evêque de Gubbio ( 1129 ).
- En mai 1960, sous
l’épiscopat de Benjamin Ubaldi, à l’occasion du 800ème
anniversaire de sa mort.
- En septembre 1986, sous
l’épiscopat de Ennio Antonelli, à l’occasion du neuvième centenaire de sa
naissance.
- Enfin, en septembre 1994, sous
l’épiscopat de Pietro Bottaccioli, en souvenir du « transfert » qui avait eu
lieu huit siècles auparavant .
Le
doigt a Thann
Il est juste, en outre, de rappeler le « transfert » d’une petite partie du
corps de St Ubaldo à
Thann,
ville d’Alsace, en France.
Une légende raconte que, de son vivant, St Ubaldo avait ordonné à
son serviteur, originaire d’Europe du Nord, de prendre, après sa mort, et de
garder pour lui l’anneau épiscopal. Le serviteur fit comme l’Evêque lui avait
dit, mais au moment de lui ôter la bague, le pouce tout entier se détacha.
Grande fut la stupeur du serviteur qui cependant garda la relique comme un
trésor. Il la cacha dans le pommeau de son bourdon (= canne), et, à pied, il
commença le voyage de retour vers son pays.
Presque un an plus tard, le 30 juin 1161, il arriva dans la vallée
où maintenant se dresse Thann. Il faisait très chaud ce jour-là et il se sentait
très fatigué; c’est pourquoi il posa son bourdon et s’endormit à l’ombre d’un
sapin. Quand il se réveilla, il voulut reprendre sa route, et il ne réussit
pas à détacher sa canne du sol. Au même instant, le Comte Enghelhard, de son
château, vit trois flammes s’élever de la cime de l’arbre, sans que le feu le
consumât. Immédiatement il accourut sur place et y trouva un homme en prière
devant sa canne. Le serviteur raconta son histoire et le Comte, interprétant l’événement
comme un signe divin, promit de construire une petite église pour y conserver la
relique. Tout de suite le bourdon se détacha.
Voilà la légende, mais l’histoire qui suit la confirme au moins en
substance. En effet, la chapelle fut vraiment bâtie. Peu après s’élevèrent les
premières habitations. Ainsi naquit la ville de Thann dont les habitants ont
toujpours fêté sa fondation le 30 juin. Deux siècles plus tard on commença la
construction de l’église actuelle, la
« Collégiale
de St Thiébaut »,
splendide exemple d’art gothique, où est conservée la relique de St Ubaldo.
Depuis 1975, nous savons avec certitude, que cette relique est une partie de
l’auriculaire de la main droite de St Ubaldo, et non le pouce, comme disait
la légende.
A’ Thann, St Ubaldo fait l’objet d’un vériatble culte, même si l’on a
modifié son prénom en Thiébaut ( Théobald ) , probablement parce que le prénom
Ubaldo, inconnu dans la zone germanique, sonnait comme un diminutif de Théobald.
La dévotion à St Ubaldo unit étroitement Thann et Gubbio, à tel point que les
Thannois disent volontiers:
« Thann
est la fille aînée de Gubbio ».
Traduction de
Pascal Gallo
-
Somain
- France
|
BIBLIOGRAPHIE
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"S. Ubaldo, il suo vero volto" (La vita Beati Ubaldi del suo
confratello Giordano riletta da Don Angelo M. Fanucci) edizioni Università
Muratori, Famiglie Ceraiole e Maggio Eugubino, Gubbio 2007.
Con il permesso dell'Autore, la riproduzione del libro di 130
pagine, in formato pdf, ci è
stata messa a disposizione dalla
Tipografia Donati
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Gubbio, S. Ubaldo e la grande guerra, "Edizioni Porziuncola" Assisi 1991.
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Leggenda del Beato Ubaldo, vescovo di Gubbio, tipografia vescovile, Gubbio 1860.
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Vita di Sant'Ubaldo
(a Cura di Don Angelo Fanucci - Edizioni Ceraiole, 2019)
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Speziali G.
Biografia di S. Ubaldo, Santuario di S. Ubaldo, marzo 1981.
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